Suisse

«L’Information Immobilière» explore le monde qui vient

22/02/2021

A quoi ressemblera-t-il, ce monde qui se transforme sous nos yeux à toute vitesse, oscillant entre un passé qui se dilue et un avenir qui reste encore très incertain, très flou? Dans son numéro de printemps qui vient de sortir, «L’Information Immobilière» se promène un peu partout, au gré de ses curiosités et de ses envies, pour capter l’air du temps. Elle explore notamment ces temples du savoir et de la tradition que sont les grandes bibliothèques, tout en faisant découvrir ces forêts incroyables que sont désormais, au cœur des villes, les gratte-ciel végétalisés.

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La revue n’a pas changé, mais elle se présente sous un graphisme plus aéré, plus léger. Editée depuis plus de trente ans par la Société privée de gérance (SPG), L’information immobilière présente dans son numéro de printemps un menu aussi copieux que varié: des chroniques moins nombreuses que jadis (dont celle, toujours appréciée, de l’humoriste Philippe Bouvard), des reportages, des visites chez des créateurs et des artistes, des réflexions sur l’art, la beauté, la nature, l’histoire…

La mémoire vivante de l’humanité

Au commencement était le Verbe, dit-on, et ce verbe s’est aussitôt incarné dans les manuscrits, les livres… Comme l’explique la revue dans un grand dossier, les bibliothèques ont été depuis toujours «les gardiennes du savoir». Elles ont incarné la connaissance, mais aussi le plaisir, ce gai-savoir dont parlait Nietzsche. «Des tablettes et papyrus de nos lointains ancêtres aux clés USB et aux serveurs blindés, explique Thierry Oppikofer, le soin de conserver culture et mémoire n’a jamais été aussi nécessaire qu’aujourd’hui. Une bibliothèque, comme un bureau ou un foyer, ce peut être un meuble, une pièce ou un bâtiment». Fondateur de l’immortelle bibliothèque d’Alexandrie en 288 av. J.-C., Ptolémée 1er est sans doute l’inventeur de ce lieu à part qui a traversé l’histoire humaine et en a accompagné le parcours, les inventions, les émerveillements, la sagesse.

Qu’ont fait les grands conquérants de l’histoire? Ils ont conquis des territoires, bien sûr, ils ont amassé des butins, mais ils ont surtout rêvé d’immortalité. L’empereur Hadrien, selon Marguerite Yourcenar, estimait que «fonder des bibliothèques, c’est construire des greniers publics, amasser des réserves contre un hiver de l’esprit que je vois venir». Beaucoup plus près de nous, François Mitterrand avait sans doute ce sentiment du temps qui resterait, lui qui croyait aux forces de l’esprit, en faisant édifier à Paris la Très Grande Bibliothèque, vite rebaptisée à sa gloire personnelle.

Jadis très solennelle et un peu intimidante car réservée aux «savants», la bibliothèque s’est aussi démocratisée au fil du temps. Ce qu’elle exprime désormais, c’est simplement la joie de lire, qui est la joie de vivre! Elle s’est aussi ouverte à toutes les formes de communication, l’image, la vidéo, la parole. «De petites bibliothèques trouvent leur place dans les aéroports, explique le dossier. À Schiphol par exemple, dont les onze chaises et les quatorze fauteuils sont très prisés». On en trouve dans les métros de Madrid et de Santiago du Chili ou dans les gares des Pays-Bas. Au Royaume-Uni, les anciennes cabines téléphoniques dessinées par George Gilbert Scott ont parfois été reconverties en petites bibliothèques sauvages à partir de 2002».

Des symboles architecturaux

Le livre serait-il en train de devenir ou de redevenir l’avenir de l’homme? Le livre ferait-il de la résistance face à la toute-puissance des écrans? Les architectes stars, en tout cas, rivalisent d’audace et d’imagination pour dessiner des bibliothèques: Santiago Calatrava, Herzog et de Meuron… « Dès le XXe siècle, explique l’historien genevois de l’architecture David Ripoll, on glisse progressivement de la volonté de préservation et de sécurité des livres à celle de l’accueil du public, du lieu fermé et sûr à l’espace culturel ouvert, convivial, interactif. Comme les musées, les bibliothèques deviennent des symboles architecturaux d’une région, d’une ville, d’un gouvernement soucieux de laisser durablement sa marque dans le paysage».

Les forêts dans la ville

Autre grand thème de cette édition de «L’Information immobilière», un dossier consacré aux immeubles végétalisés: des murs vivants, des murs verts, des façades où les plantes s’agrippent et grimpent partout, dans une espèce de liberté joyeuse et anarchique. Tout est vert, la nature est partout, elle dégouline sur les murs, sur les balcons, sur les terrasses, entre les étages. «Auteur du fameux Bosco Verticale à Milan, explique la revue, Stefano Boeri cherche à réconcilier la nature et l’urbanisme. Comment? En construisant des villes-forêts qui produiront plus d’oxygène qu’elles n’en consommeront». Les photos sont spectaculaires, elles montrent ces forêts verticales qui sont de véritables terroirs vibrant sous le soleil et sous les énergies de la terre.

C’est à Liuzhou, en Chine, que Stefano Boeri est en train de construire la ville verte du futur. «Ce sera, dit-il, une cité-forêt qui matérialisera de façon absolument parfaite l’association de la ville et de la nature». Dans cette ville-filtre à carbone de 175 hectares cohabiteront 30 000 humains, 40 000 arbres et un million de plantes de cent espèces différentes. La biodiversité absolue! «Il faut abolir la vieille séparation de la ville et de la nature, reprend Stefano Boeri. Elles ne peuvent plus s’ignorer l’une l’autre». «L’Information Immobilière» propose aussi, dans sa deuxième partie, une vaste sélection de maisons et d’appartements d’exception à vendre ou à louer. Rappelons qu’on peut demander un abonnement gratuit en s’adressant au groupe SPG-Rytz.

Par François Valle